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23/09/2004

Herbe bleue

Sur le plateau des gras, la végétation sait ce qu’elle doit à ses gènes. Des siècles de travail, de résistance et de privation n’ont pourtant pas entamés la finesse des contours et des couleurs. Les colons à graines et pistils appartiennent à deux catégories : les saisonniers nomades et les sédentaires. Mais pour les deux, il faut déjà se sortir du caillou poreux et calcaire pour trouver une rare poche de terre. Cette terre aux granules marrons très caractéristiques se défend elle aussi et l’osmose avec le végétal est souvent éphémère dans la garrigue cévenole.
Dans ces conditions, le chêne apparaît comme un roi. Ses racines sont puissantes ; son tronc ridé semble en témoigner. Quand il jaunit à son tour, la vie est aux abois. Les saisonniers succombent alors aux assauts de ce millésime climatique peu clément. Le chêne vacille, la vie quitte même les orchidées sauvages, tout semble brûlé, asséché..
Mais les rares sous-bois semblent encore verts par endroit, enfin plutôt bleutés, indigo. Etrange végétal que cette herbe du plateau que je ne retrouve qu’ici, bleue, élégante et fraîche dans cette fournaise estivale. Elle passe bien sûr complètement inaperçue des consommateurs d’ « espaces vacances » sur catalogue. L’auraient-ils vu, qu’elle ne les intéresserait pas plus..
J’aime sincèrement cette modeste et mystérieuse herbe bleue.

09/09/2004

Lumières du plateau des gras

La luminosité du plateau des gras de Naves est souvent saisissante.
J'ai vu peu d'endroits qui offrent à l'oeil une impression aussi pure. L'air semble ne plus avoir d'épaisseur, de lourdeur. La distance ne persiste que par l’échelle des choses. Le soir au soleil tombant, le phénomène est frappant. A tel point que l’on ne sait plus vraiment si le souvenir appelé en référence est celui d’un matin exceptionnel ou d’une belle après-midi d’hiver sec et froid. Aujourd’hui, il fait bon, l’air est pur et subtil, la vision est particulièrement profonde. Je me dis que la vie est intense et pourtant il ne se passe rien. Je respire à fond et lance un regard panoramique. La pierre calcaire des maisons du plateau se détache au milieu des chênes. Les toits mêmes très loin parsèment d’un rouge dépoli le relief vallonné. On ne cherche pas le « Mont Blanc » ici mais plutôt un chemin, un voisin, une ruine. L’horizon, c’est pour les amoureux, les fous ou les blasés urbains. Ici, le paysage a un sens, la vie une dimension dans son espace naturel.

08/08/2004

La pluie

Lorsque la chaleur est trop lourde, après trois semaines de soleil désertique, la pluie est une délivrance. Elle crève le ciel et vient battre le sol poussiéreux. En goutte à goutte d'abord, précédée par les grondements d'altitude et les éclairs violents. En rafales frénétiques ensuite en inondant la croutte d'une terre devenue imperméable.
Les senteurs se libèrent doucement puis abondamment. Le sol et la nature qu'il nourrit se libèrent. Il faut prendre le temps de sentir leur transpiration merveilleuse. Ces odeurs sont fortes, pures comme la lumière du plateau des gras après l'orage, et comme elle, l'empreinte de ce morceau de terre. Herbes sauvages, terre, feuilles et mousses, sous-sol calcaires, ce mariage appelle vos sens à l'écoute et à l'ivresse.
Les pores minérales et végétales s'ouvrent à la vie, à la survie. Une vague de mousson s'abat sur une garrigue mal préparée à ce festin soudain, et l'on se sent simplement très bien dans cette fraicheur chaude.
Les rivières sous-terraines se gonflent pour exploser bruillament à flanc de falaise. Quelques batraciens ranimés s'activent.
L'été est toujours là et la pluie est une fête pour tous les organismes. Le gris du ciel est devenu espoir et joie ; la pluie, notre bonheur !

01/08/2004

Une chaleur torride

Nous voilà au coeur de l'été, sec, bruyant et clair. Brut et sauvage en somme ; merveilleusement brut et sauvage.
Brut d'une chaleur écrasante, des chants effrénés et assourdissants des cigales amoureuses, d'un bleu du ciel aussi clair que l'eau rare des rivières ardéchoises avec leurs silhouettes calcaires tortueuses.
Belle car agréablement hostile, la nature cévenole donne répis en fin de journée pour ce qui pourrait être une seconde après-midi, plus humaine, de 18 à 21H00, au soleil sombrant.
Le sol dégage sa chaleur tel un four immense, un sol volcanique envahit de guarrigue, les cigales s'endorment doucement, l'eau devient rafraichissante. Le calme et une autre vie s'installent. Un grillon semble prendre le relais d'une cigale, mais par instant le silence est tel que l'on se croirait en apesanteur, hors du monde moderne. Quel luxe plus ultime aujourd'hui que de s'extraire de l'attraction du monde industriel, de sa pollution intrinsèque, de sa pollution inhumaine au service de bonheurs humains calibrés.
Ici, sur ce morceau de terre originelle, ce plateau que le Petit Prince eu aimé, seul le coeur du temps et du vent battent. Pour le capter, il suffit d'écouter, de sonder l'ennui, celui qui ne connait pas l'insatisfaction intrinsèque de l'achat et de l'appartenance.

29/07/2004

Cigales ardéchoises - Les Vans

Cigales du plateau des gras de Naves - clichés de Bruno

Les cigales des Vans vues par Bruno. Cliquez sur les photos pour agrandir :

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Adorable ou effrayante ?

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22:45 Publié dans Clichés | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ardèche

24/07/2004

Les Vans en Ardèche : un paradis de nature

Si vous êtes déjà passé aux Vans, seuls vos souvenirs peuvent exprimer aujourd'hui toute la sensibilité que chaque amoureux du pays des Vans associe à ces espaces, senteurs, maisons, rivières,..
Je suis imprégné par ce pays que je connais depuis mes premiers jours et que je ne quitterai jamais de l'esprit. Tous ces lieux sont chargés d'un peu de nous même, par le respect que nous accordons à cette nature sobre et généreuse à la fois.
Ce que j'aime aux vans c'est la pureté de la lumière, l'odeur si particulière de l'air, la nature sèche et les chaos calcaires... des impressions d'un bonheur simple et intense.

Je me dis avec tout cela que si l'on aime sincèrement ce pays, on ne peut pas être foncièrement mauvais car l'équilibre est ici presque parfait.

Bienvenue au pays des Vans : www.LesVans.com
Retrouvez d'autres amoureux du pays des Vans sur son forum : http://forum.lesvans.com

Bien à vous,
Luc BRETONES

23/07/2004

Le Pont d'Arc sur l'Ardèche - descentes de l'Ardèche en canoé

Depuis Les Vans, faites donc un petit saut pour admirer le plus grand pont naturel !

Cliquez pour agrandir :

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23:05 Publié dans Clichés | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ardèche

23/09/2003

Labeaume en Ardèche

Labeaume


Vous pénétrez dans les contreforts des Cévennes. Le relief est accidenté, le paysage aride, presque lunaire… Et d'un seul coup vous découvrez Labeaume, blotti contre ses falaises millénaires creusées de grottes, oasis de fraîcheur se moirant dans les eaux bleues de la rivière. Le regard prend alors toute la mesure de la volonté et de la force de caractère qu'il a fallu pour apprivoiser la roche, cultiver la terre, l'irriguer.

Sous le soleil exactement
Entouré de toutes parts de falaises, de rochers ruiniformes aux formes tourmentées, le village déploie en amphithéâtre son labyrinthe de petits passages et de calades étroites et tortueuses bordées de maisons rustiques en galets ou de belles demeures à arcades et balcons couverts. Le rez-de-chaussée voûté servait autrefois de cave et d'étable.

La glycine et la vigne vierge courent le long des pierres. Une beauté toute simple et pleine de poésie.

Perché sur son rocher, le château veille jalousement sur les habitations troglodytiques et le village du XIXe siècle. En contrebas se découpent les vestiges du château vieux, très ancien manoir, jadis propriété de la noble famille des comtes de Labeaume.

Le moulin seigneurial tient toujours debout, des jardins suspendus se pelotonnent contre les falaises. Chacun se retrouve et se salue sur la place du Sablas, au bord de la rivière, à l'ombre des platanes centenaires.

L'air sent bon le thym, la sarriette et le laurier, le chant des cigales trouble le murmure de la fontaine. L'église dresse fièrement dans le bleu azur du ciel son surprenant clocher soutenu par d'immenses colonnes. Un étonnant pont submersible défie les eaux capricieuses de La Beaume.

Longtemps les habitants vécurent de l'industrie de la soie et de la culture de l'olivier. On aperçoit encore quelques mûriers et d'anciens pressoirs. Calvaires et dolmens rythment la promenade.

Loin du village se niche le hameau de Chapias. Pendant la Révolution, deux abbés réfractaires vinrent se réfugier ici. Ils firent le vœu de bâtir une chapelle. A quelques centaines de mètres de là, une tour couronnée d'une vierge permet d'embrasser tout le paysage hérissé d'une vingtaine de clochers. On aperçoit toujours le "Rocher des Curés" où les deux abbés se cachèrent.

Couleurs musicales
Chaque année se tient le festival de la musique qui compte aujourd'hui parmi les manifestations les plus remarquables de l'Ardèche méridionale. En juillet et août, Labeaume devient un village entièrement dédié à la musique classique. Artistes renommés et talentueux se donnent rendez-vous le soir dans l'église, les gorges, le pont ou les anciennes carrières, la nature se transformant en une grandiose salle de spectacle.

Une atmosphère conviviale et inimitable.

Source du texte de cette note : document de présentation du pays des Vans du syndicat d'initiative des Vans (2003/2004).

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