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23/09/2004

Herbe bleue

Sur le plateau des gras, la végétation sait ce qu’elle doit à ses gènes. Des siècles de travail, de résistance et de privation n’ont pourtant pas entamés la finesse des contours et des couleurs. Les colons à graines et pistils appartiennent à deux catégories : les saisonniers nomades et les sédentaires. Mais pour les deux, il faut déjà se sortir du caillou poreux et calcaire pour trouver une rare poche de terre. Cette terre aux granules marrons très caractéristiques se défend elle aussi et l’osmose avec le végétal est souvent éphémère dans la garrigue cévenole.
Dans ces conditions, le chêne apparaît comme un roi. Ses racines sont puissantes ; son tronc ridé semble en témoigner. Quand il jaunit à son tour, la vie est aux abois. Les saisonniers succombent alors aux assauts de ce millésime climatique peu clément. Le chêne vacille, la vie quitte même les orchidées sauvages, tout semble brûlé, asséché..
Mais les rares sous-bois semblent encore verts par endroit, enfin plutôt bleutés, indigo. Etrange végétal que cette herbe du plateau que je ne retrouve qu’ici, bleue, élégante et fraîche dans cette fournaise estivale. Elle passe bien sûr complètement inaperçue des consommateurs d’ « espaces vacances » sur catalogue. L’auraient-ils vu, qu’elle ne les intéresserait pas plus..
J’aime sincèrement cette modeste et mystérieuse herbe bleue.

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