08/08/2004
La pluie
Lorsque la chaleur est trop lourde, après trois semaines de soleil désertique, la pluie est une délivrance. Elle crève le ciel et vient battre le sol poussiéreux. En goutte à goutte d'abord, précédée par les grondements d'altitude et les éclairs violents. En rafales frénétiques ensuite en inondant la croutte d'une terre devenue imperméable.
Les senteurs se libèrent doucement puis abondamment. Le sol et la nature qu'il nourrit se libèrent. Il faut prendre le temps de sentir leur transpiration merveilleuse. Ces odeurs sont fortes, pures comme la lumière du plateau des gras après l'orage, et comme elle, l'empreinte de ce morceau de terre. Herbes sauvages, terre, feuilles et mousses, sous-sol calcaires, ce mariage appelle vos sens à l'écoute et à l'ivresse.
Les pores minérales et végétales s'ouvrent à la vie, à la survie. Une vague de mousson s'abat sur une garrigue mal préparée à ce festin soudain, et l'on se sent simplement très bien dans cette fraicheur chaude.
Les rivières sous-terraines se gonflent pour exploser bruillament à flanc de falaise. Quelques batraciens ranimés s'activent.
L'été est toujours là et la pluie est une fête pour tous les organismes. Le gris du ciel est devenu espoir et joie ; la pluie, notre bonheur !
03:30 Publié dans Délires perso | Lien permanent | Commentaires (0)
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